Les différences majeures entre
les résultats EEG et MEG sont dues principalement par l’utilisation de deux
techniques distinctes qui n’enregistrent pas les mêmes indicateurs de
l’activité électrique. Par conséquent alors que l’EEG est sensible aux sources
profondes la MEG l’est beaucoup moins. De même tandis que la MEG enregistre que
les sources tangentielles au courant, l’EEG enregistre l’activité dans toutes
les directions ou encore l’EEG est très affecté par les tissus cérébraux et le
crâne et la MEG ne l’est presque pas. Ces deux avantages de la MEG sur l’EEG
lui permettent d’obtenir une résolution spatiale plus précise ainsi que des
tracés moins brouillés par des interférences. Cela résulte donc en des tracés
légèrement différents mais qui, une fois interprétés arrivent plus ou moins à
la même conclusion.
De plus, fonctionnement mis à
part, on observe une nette différence de prix entre les deux techniques: un
système EEG complet coûte environ 20 fois moins cher qu’un MEG. C’est
d’ailleurs à cause de ce prix mirobolant que la MEG reste une technique de
recherche et est utilisé que très rarement dans des cas cliniques.
Différence des tracés obtenus par MEG et EEG
Source : présentation pdf ‘Imagerie Cérébrale Fonctionnelle :
Techniques et applications’ par Mr Line Garnero du Laboratoire de Neurosciences
Cognitives & Imagerie Cérébrale du CNRS UPR640
Ainsi on observe bien une
différence des résultats entre les deux techniques que ce soit au niveau du
type, du nombre ou du positionnement des tracés. La MEG en recueille beaucoup
plus et ils sont plus concentrés vers le milieu du scalp. Il paraitrait
également que les résultats en termes d’intensité du voltage soient
diamétralement opposés : alors que l’activité la plus importante à l’air
de se situer vers le centre du scalp pour l’EEG l’activité enregistrée dans la
même zone par l’EEG semble être quasi-nulle.
Différence des enregistrements obtenus par
MEG et
EEG lors d’un processus similaire de mémorisation
Source : présentation pdf ‘Imagerie
Cérébrale Fonctionnelle : Techniques et applications’ par
Mr Line Garnero du
Laboratoire de Neurosciences Cognitives & Imagerie Cérébrale du CNRS UPR640
Ici on remarque bien la différence dans les tracés obtenus
mais pourtant le signal est traduit de façon similaire : ce sont à peu
près les mêmes zones qui sont montrées comme actives. On observe aussi
distinctement que les résultats obtenus grâce au logiciel permettant une
représentation graphique sont nettement plus précis avec la MEG surtout au
niveau du découpage des contours et du regroupement de l’activité enregistrée.
Effectivement, elle n’est pas aussi éparpillée qu’avec l’EEG.
A.
Similitudes
Malgré leurs différences toutes deux utilisent la même
technique pour obtenir la meilleure précision possible quant à la formation de
tracés en réponse à un stimulus : le calcul d’un potentiel évoqué.
Effectivement
il est possible d’évaluer l’activité du cerveau liée à un stimulus précis en
répétant l’expérience un nombre important de fois et de moyenner les valeurs obtenues car la
plupart de l’activité cérébrale mesurée n’est pas liée au stimulus. Assurément
le cerveau accompli de nombreuses tâches
simultanément. Mais l’activité stimulée étant d’ordre plus intense et régulier
il va apparaitre clairement lors du calcul de la moyenne tandis que les autres
activités vont s’annuler. L’activité
ainsi trouvée se nomme le potentiel évoqué.
Les stimuli peuvent être de trois
types : visuels, auditifs ou sensitifs.
Résultats d’une expérience
montrant l’influence
du nombre d’essais pour la mesure d’un potentiel
évoqué
Source : présentation pdf ‘Imagerie Cérébrale
Fonctionnelle :
Techniques et applications’ par Mr Line Garnero
La plupart du temps pour le stimulus visuel le patient est placé devant un écran où sont dessinés des carrés noirs et blancs et un point rouge au milieu. On lui demande alors de fixer un de ses yeux sur le point rouge l’autre étant caché et les carrés blancs et noirs se mettent à changer de couleur les blancs devenant noir et vice versa selon une période constante et prédéfinie puis l’on fait de même avec l’autre œil. Ces ‘flashs’ créent une réponse au niveau du cortex visuel perçue par les électrodes. Une machine prenant en compte le moment précis où le stimulus est déclenché et le moment où la réponse cérébrale est enregistrée calcule le temps mis par le stimulus visuel pour atteindre le cortex. La détection de temps anormaux suggère donc un ralentissement de l’activité cérébrale et très certainement un problème synaptique.
Schéma représentant le lien
entre un stimulus visuel et et son
interprétation par un ordinateur dans le cas
de la mesure d’un potentiel évoqué
Source : présentation pdf ‘Imagerie Cérébrale
Fonctionnelle :
Techniques et applications’ par Mr Line Garnero
Le stimulus sensitif lui est
testé par des impulsions électriques. Deux électrodes sont placées sur le
poignet et près du pouce ainsi qu’un autre près de la clavicule. Une fois
l’impulsion électrique déclenchée les électrodes sur le bras enregistrent
l’activité électrique musculaire selon leur placement et l’EEG/MEG enregistre
la réponse cérébrale. Cela permet donc de mesurer le temps mis par le stimulus
pour arriver du placement des différents électrodes jusqu’au cerveau ou même
entre les électrodes. Le médecin peut ainsi diagnostiquer avec plus de
précision l’endroit et la cause d’une anomalie éventuelle.
Enfin le stimulus auditif est
créé via un casque audio qui produit des ‘clicks’ à intervalle régulier pour
une oreille. On observe alors la réponse du cerveau de la même façon que les
techniques ci-dessus.
Le potentiel évoqué permet donc de
connaitre la cause de certaines pathologies neuronales en testant la réactivité
de l’individu en particulier au niveau
des cortex sensoriels ou encore en repérant des réponses asymétriques sur les
deux hémisphères.
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